Nouvelles technologies : nous sommes suivis à la trace

« On vous surveille ». Vous avez sans doute entendu cette accroche à maintes reprises dans le prélude de la série culte « Person of Interest ». Si les meurtres prémédités à la base de chacun de ses épisodes relèvent de la pure fiction, ce film reflète néanmoins une réalité à ne pas ignorer : la surveillance n’a rien d’imaginaire.

Le suivi, pour faciliter notre quotidien

L’hyper connectivité de notre génération a créé, sans que l’on s’en rende bien compte, une immense toile où chaque donnée nous concernant peut être liée à une information spécifique d’un tout autre domaine. En rentrant une information anodine, il est désormais possible de trouver en quelques secondes le livre de son enfance dont on a oublié le titre, de constituer un arbre généalogique détaillé, de se faire livrer son repas au bureau, ou de faire de nouvelles rencontres professionnelles.

Les nouvelles technologies nous garantissent une réelle satisfaction. Le temps où devoir sortir sous la pluie pour poster une lettre de remerciement à un ami est révolu. Fini le temps où l’on oublie le rendez-vous chez l’ophtalmologue parce que l’on a égaré la dernière ordonnance. Et les exemples n’en finissent pas… Désormais, la vie est plus simple. Il suffit d’un clic pour réserver son billet d’avion, d’un code pour envoyer de l’argent à un proche à l’étranger, d’un mot de passe pour communiquer librement et gratuitement avec des amis du lycée que l’on a perdus de vue depuis longtemps.

Si tout cela est possible, c’est simplement parce que les nouvelles technologies sont conçues pour garder une trace de notre expérience en ligne, de nos coups de téléphone ou de l’itinéraire retracé par notre GPS. Toutes ces informations sont stockées pour que nous puissions les utiliser à notre guise plus tard. Mais si elles nous « poursuivent » pour nous faciliter la vie, voire pour nous protéger, elles peuvent aussi constituer un danger pour notre quotidien.

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La surveillance, exploitée de manière abusive

La géolocalisation, la surveillance des appels, les logiciels-espions qui s’initient dans les mails et messages, la surveillance de nos historiques de navigation en ligne sont autant de techniques destinées à dévoiler ce que nous sommes : notre identité, mais aussi nos secrets et nos attentes. S’il ne s’agit que de bribes d’informations, ces données recueillies à notre insu peuvent rapidement se transformer en une menace pour notre vie privée. Entre le conjoint jaloux qui a placé un logiciel d’espionnage dans le PC ou le téléphone de sa femme, les propriétaires de site qui souhaitent envoyer des spams aux Internautes et les hackers de profession, vivre sa propre vie et prendre ses propres décisions librement sont désormais un véritable parcours du combattant.

Néanmoins, il se peut que ces informations ne relèvent pas toujours de l’espionnage. Parfois, nous les communiquons volontairement à des personnes « de confiance », comme nos amis sur les réseaux sociaux. Malheureusement comme bien souvent on pense joyeusement que « les amis de mes amis sont mes amis », on fait circuler des infos personnelles (comme la date de votre départ en vacances, soit le jour où il n’y aurait personne chez vous), lesquels pourront être exploitées de manière abusive par des personnes malintentionnées (un cambrioleur par exemple).

Par ailleurs, il n’y a pas que les particuliers qui s’intéressent à la surveillance technologique. L’utilisation à outrance des téléphones mobiles ainsi que le boom du numérique ont favorisé la généralisation des écoutes téléphoniques judiciaires, des suivis administratifs ainsi que du contre-espionnage sous prétexte de Sécurité nationale, souvent à l’origine de nombreuses controverses.